Le recrutement des cadres devrait atteindre un record en 2019 si on considère le nombre d’embauches. En effet, entre 270 700 et 292 000 embauches sont attendues.
Bertrand Hébert, Directeur général de l’Association Pour l’Emploi des Cadres (APEC), annonce que, selon les résultats d’une enquête menée fin 2018 auprès de 10 000 entreprises, pour la sixième année consécutive, l’emploi des cadres continue de progresser et devrait atteindre le record des 300 000 recrutements en 2021.
Certes, la progression prévue en 2019 entre 1.6% et 9.6% par rapport à l’année précédente est plus faible que celle constatée en 2018 (11% de hausse par rapport à 2017), cependant, le niveau de recrutement des cadres reste élevé. Le taux de chômage de la catégorie des cadres est bas (3.8%) comparé au taux moyen national (8.8%).
Bien que la croissance économique soit plus modérée (Hausse du PIB de 1.5% en 2018 contre +2.3% en 2017), l’emploi des cadres semble ne pas en souffrir puisque le rythme de recrutement continue de progresser dans cette catégorie.
Le marché du recrutement des cadres
Les entreprises annoncent qu’elles ont besoin de recruter davantage de cadres afin de répondre à leurs besoins d’expertise et d’encadrement. Les enjeux de la transition énergétique, l’accélération de la transformation numérique et l’évolution des organisations et de leur mode de management expliquent cette volonté des entreprises.
Compte-tenu de ce contexte, beaucoup d’entreprises rencontrent des difficultés à recruter les profils qu’elles recherchent. Les entreprises restent exigeantes quant à la qualité du recrutement de leurs cadres car ces recrutements coûtent chers et que le contexte est très concurrentiel.
Les cadres sont courtisés, notamment ceux qui possèdent de un à dix ans d’expérience (59% des recrutements prévus en 2019). Pour les cadres ayant plus de dix ans d’expérience, les entreprises sont plus réservées mais, dans la mesure où le marché de l’emploi cadre est tendu, les recruteurs seront amenés à s’intéresser également à ces profils plus expérimentés, comme ils l’ont fait en 2018.
Cette situation entraîne une embellie au niveau des salaires proposés. Les entreprises n’hésitent pas à proposer un package de rémunération en misant sur des variables telles que primes, intéressement, etc. Pour rester attractives, les entreprises peuvent proposer d’autres avantages tels que la mise à disposition d’une tablette, un smartphone ou un véhicule de fonction, l’attribution de congés supplémentaires, la proposition de formations ou la possibilité de télétravailler.
Aujourd’hui, le respect de l’équilibre professionnel/personnel ainsi que du bien-être au travail constituent des éléments différenciant.
Les secteurs d’activités, les fonctions et les régions les plus concernés
Trois secteurs de services aux entreprises devraient concentrer 45% des recrutements de cadres prévus pour 2019, à savoir : l’informatique et les télécommunications, l’ingénierie R&D, les activités juridiques, comptables et de conseil.
Les fonctions les plus recherchées sont les fonctions informatique, études-R&D et commercial/marketing : elles représenteraient, pour 2019, près de 6 embauches sur 10.
Toutes les régions métropolitaines sont concernées par la progression des recrutements, même si la répartition reste inégale : les progressions les plus importantes des embauches seraient constatées en Nouvelle-Aquitaine (entre +5% et +14%), en Auvergne-Rhône-Alpes et Ile de France (entre +3% et +11%), en Pays de la Loire (entre +2% et +11%).
Si l’on considère le nombre d’embauches prévu, la région Ile de France concentre environ la moitié des recrutements envisagés, suivie de la région Auvergne-Rhône-Alpes puis des régions Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse et Occitanie qui sont au coude à coude pour figurer sur la 3e marche du podium.