En France, plus d’un tiers de l’écart salarial entre hommes et femmes reste inexpliqué : La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), dans son étude présentée mi-2018 a précisé que la rémunération des hommes est plus élevée de 24% en moyenne dont 9% ne trouvent pas d’explication par des facteurs pratiques ou sociologiques, le plus souvent invoqués.
Comment peut-on expliquer ces différences ?
Certes, certaines différences de salaires hommes-femmes s’expliquent facilement, comme, par exemple, l’âge moindre des employées féminines, la plus faible présence des femmes dans les grandes entreprises où l’on constate des salaires généralement plus élevés que dans les entreprises de taille moyenne ou les petites entreprises.
En outre, les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont d’autant plus grands que les salaires moyens sont élevés. Enfin, les métiers dits ‘à dominance féminine’ qui regroupent en moyenne 75% de femmes sont moins rémunérateurs que les métiers dits ‘à dominance masculine’ ou ‘mixtes’.
Il n’en reste pas moins que, suite à ces explications, il reste environ 8% à 10% « d’inexpliqué ».
Constat chez les cadres
Le constat actuel montre que, fraîchement diplômées avec un niveau Bac+4, les femmes trouvent un premier emploi aussi facilement que les hommes. Cependant, si l’on fait un nouveau point cinq ans plus tard, 73% des hommes sont cadres pour seulement 63% des femmes.
Selon une étude du Cereq* (Centre d’Etudes et de REcherche sur les Qualifications), l’une des explications de l’inégalité (10 points de différence) se trouve dans la répartition des effectifs dans les écoles d’ingénieurs où le taux de féminisation est faible (30%) et évolue assez peu.
Les femmes ingénieurs sont présentes dans tous les secteurs d’activités avec une préférence pour le tertiaire plutôt que l’industrie, hors la chimie et l’agroalimentaire.
En début de carrière, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes ingénieurs est de 6% et cet écart augmente ensuite, même s’il diffère selon la taille de l’entreprise, le secteur d’activité et le type de responsabilités.
Loi Avenir professionnel
Le décret relatif aux modalités d’application et de calcul de l’Index de l’Egalité femmes-hommes est paru au Journal Officiel le 09 janvier 2019. Inscrit dans la loi Liberté de choisir son avenir professionnel, adoptée en août 2018, l’Index concerne toutes les entreprises d’au moins 50 salariés, même si des adaptations sont prévues pour tenir compte de leur taille.
Tous les ans, les entreprises devront calculer l’index d’égalité femmes-hommes, à partir de plusieurs indicateurs et le rendre public. Si l’index révèle des disparités entre les rémunérations des femmes et des hommes, elles seront obligées de prendre des mesures correctives afin de supprimer ces disparités sous peine de pénalités financières.
Cette obligation de publication de cet index est applicable dès le 1er mars 2019 pour les entreprises de plus de 1 000 salariés, à partir du 1er septembre 2019 pour les entreprises ayant au moins 250 salariés, à partir du 1er mars 2020 pour les entreprises d’au moins 50 salariés.
* Bref Cereq N° 373 : « Et les femmes devinrent plus diplômées que les hommes... »
Sources
- cadremploi.fr - Parité : les femmes plus diplômées mais moins cadres que les hommes
- .lefigaro.fr - Inégalités salariales: existe-t-il vraiment un écart «inexpliqué» entre hommes et femmes ?
- journaldunet.fr - Egalité homme-femme : index, salaires, fonction publique...
- travail-emploi.gouv.fr - Index de l’égalité professionnelle : calcul et questions/réponses